L’hiver au jardin est synonyme de repos des végétaux et de basses températures. Le jardinier lui aussi souffle un peu et profite pour concevoir au chaud les actions du printemps à venir. Cependant, il y a quelques activités qu’il peut pratiquer l’hiver au jardin. Activités d’autant plus agréables lors de belles journées sèches et ensoleillées.
Taillez en transparence vos arbres et arbustes
La taille en transparence est l’art de tailler des arbres et des arbustes devenus trop touffus. Cette technique de taille est aussi belle qu’utile. Elle consiste à alléger et éclaircir le centre des arbres et des arbustes, sans altérer leur forme, leur port ou leur volume.
Ce type de taille permet à la silhouette des troncs et des ramures d’être magnifiée, mettant en valeur forme et écorce. La vigueur des arbres et arbustes vieillissants est maintenue en les régénérant. Les grands arbres ainsi taillés résistent mieux aux tempêtes. Elle permet également de laisser davantage de lumière et d’eau de pluie atteindre le sol et donc le système racinaire. En fait, en plus de l’esthétisme que cela apporte au jardin, il y a de nombreux avantages.
Il est recommandé de commencer par la suppression des branches basses. Les pieds ainsi dégagés offrent de l’espace et accessoirement la possibilité de planter des végétaux à mi- ombre. Puis, les branches mortes, superflues et mal placées sont coupées pour ne garder qu’une ossature de branches charpentières permettant au regard de passer au travers du sujet.
Toutes les essences de feuillues peuvent être taillées en automne et en hiver jusqu’en février en dehors des périodes de gel. L’hiver a l’avantage de mieux faire apparaître les ramures des espèces caduques qui ont perdus leurs feuilles. C’est aussi le moment idéal pour observer et s’apercevoir des vues cachées à retrouver, comme par exemple le clocher du village, une jolie vue lointaine ou une perspective dans votre jardin. Les persistants et les conifères peuvent eux être taillés toute l’année.
La taille de transparence est très facile à réaliser. Attention toutefois, car elle demande minutie, patience et un sens de l’esthétique. Taillez étape par étape, prenez souvent du recul sous différents angles. Il vaut mieux y revenir plusieurs fois sur plusieurs jours, que de se hâter et couper trop sévère.
Les japonais qui utilisent l’art ancestral de la taille en transparence préconisent d’ailleurs un travail sur plusieurs années. Ainsi arbres et arbustes donnent l’impression d’être d’anciens sujets qui ont naturellement perdus leurs ramures avec le temps. L’intervention de l’homme est ainsi quasi imperceptible pour un jardin sublimé. C’est tout ce que l’on aime.
Installez des bordures en plessis
Originaire du Moyen Âge, le plessis signifie en ancien français « entrelacement ». Le plessis désigne un assemblage de branches entrelacées pour border des massifs et des plates bandes, accompagner une allée ou retenir la végétation.
Utilisé traditionnellement dans les monastères dans la conception de jardins de simples (plantes médicinales, aromatiques et tinctoriales), le plessis donne au jardin une allure structurée pleine de charme et un cachet supplémentaire.
Le tressage des branches est à la portée de tous. La principale difficulté sera de trouver le bon matériel. Dans la mesure du possible, utilisez ce que vous avez sous la main gratuitement. Vous pouvez utiliser des rameaux de châtaignier, de noisetier, de frêne, d’aulne, de saule, de cornouiller ou de bambou. L’important étant de choisir des branches de diamètre équivalent. Le choix des piquets qui ont pour fonction d’être enterrés dans le sol est fondamental pour prolonger la durée de vie de l’installation. Privilégiez des essences résistantes au contact de la terre humide ou préparer à cette usage. Cette vidéo vous permettra de bien comprendre le principe du plessis.
Dans notre précédente maison, nous avions créé ces carrés potager en plessis. Prochainement, nous avons pour projet de créer une bordure de massif en plessis. Nous ne manquerons pas l’occasion de filmer le montage pour la chaîne YouTube.
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Cet article participe à l’événement « Activité(s) pour l’hiver »
du blog peinture-aquarelle-facile.com
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Lorsque les températures sont vraiment très basses, tout le monde préférera rester bien au chaud. Voici deux autres activités pour l’hiver en rapport avec le jardin.
Nourrissez et observez les oiseaux
Les oiseaux jouent un rôle primordial au jardin, ils font partie des auxiliaires qui participent au bon équilibre de la nature. En se nourrissant d’insectes et de larves, ils évitent l’invasion de bons nombres de petits nuisibles. L’hiver ils tentent de survivre. Graines et insectes se font rares durant cette saison. Les réserves de nourriture s’amenuisent, les journées raccourcissent et avec elles la durée que les oiseaux ont pour trouver leur nourriture. D’autant plus que les oiseaux requièrent davantage de calories pour résister aux basses températures. L’assistance humaine joue donc un rôle primordial lors des périodes de grands froids. En les nourrissant l’hiver, les oiseaux s’installeront le reste de l’année dans votre jardin et y joueront leur rôle d’auxiliaires.
La Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) recommande de nourrir les oiseaux lorsque les températures sont les plus basses. En général, de mi-novembre à fin mars. Mais ne prolongez pas le nourrissage des oiseaux en dehors de cette période. Un nourrissage permanent peut avoir des conséquences néfastes et mettre en danger certaines populations d’oiseaux.
Préférez les fruits décomposés (pomme, poire flétries), graines de tournesol, amandes, noix, noisettes et maïs concassés, cacahuètes non grillées et non salées, petites graines de millet ou d’avoine, pain de graisse végétale simple (type Végétaline), pain de graisse végétale mélangé avec des graines des fruits rouges ou des insectes (très facile à fabriquer maison). Evitez absolument le pain blanc, les nourritures industrielles, les aliments sucrés ou salés et les aliments contenant du lactose.
« La mie de pain gonfle et devient collante. Elle perturbe la digestion des oiseaux qui pensent, à tort, être assez nourris. Les produits industriels peuvent contenir des déchets issus de l’industrie agro-alimentaire. Il peut également y avoir de l’huile de palme. Tous ces produits sont mauvais pour nos amis et finissent par graisser leur plumage. Leurs plumes ne deviennent plus assez étanches et ils attrapent froid très vite en hiver. Les oiseaux ne parviennent pas à digérer le lactose qui provoque des diarrhées parfois fatales ». — LPO
A contrario l’eau leur est indispensable en toutes saisons. N’oubliez donc pas de renouveler et remplir de petits contenants d’eau propre, surtout en période de gel prolongé.
Installez les mangeoires suffisamment en hauteur des prédateurs comme les chats, mais visibles de vos fenêtres ou de vos baies vitrées, pour profiter de leurs jolis ballets aériens. L’observation des oiseaux l’hiver est l’une de nos activités préférées au Jardin des Lanternes. Pour les plus créatifs, ce sont maintes occasions de les photographier, de les dessiner ou de les peindre à aquarelle.
Chaque année, nous faisons une préparation maison pour nos petits amis.
Fabriquez des étiquettes botaniques
Le Jardin des Lanternes n’est pas (encore ) ouvert au public, mais lorsque la famille et les amis nous rendent visite, nous faisons pratiquement à chaque fois le tour du jardin pour profiter des choses à voir selon la saison. Les questions sur les espèces et les différentes variétés reviennent très souvent. Pour palier à notre mémoire qui parfois nous fait défaut et parce qu’il faut bien l’avouer, nous ne retenons pas tous les noms et toutes les informations, j’ai eu l’idée de faire des étiquettes.
Les personnes apprécient également de pouvoir se promener seules et de découvrir par elles-mêmes au calme. L’autre avantage des étiquettes botaniques est le repérage des vivaces qui disparaissent l’hiver avant leur réapparition au printemps. Bien des fois nous plantons de nouveaux végétaux et à peine avons-nous commencé à creuser que nous nous rendons compte que l’endroit est déjà occupé…
Le moyen le plus simple et le plus économique que nous ayons trouvé pour fabriquer des étiquettes qui résistent aux intempéries, est d’utiliser d’anciennes tuiles d’ardoises. Lors de la rénovation de notre maison, la toiture a été entièrement refaite. Nous en avons profité pour stocker l’ensemble des vieilles ardoises. Elles nous servent notamment de paillage minéral à certains endroits. Nous avons juste acheté une cisaille à ardoise et de bons marqueurs permanents de peinture blanche.
Les piquets ont été un peu plus casse tête à fabriquer. Dans le commerce leur prix est tout simplement prohibitif. Nous avons essayé pas mal de chose : du fer à béton pénible à tordre, même des piques à brochette en inox. Mais ces dernières ne sont pas assez longues et pas assez épaisses pour supporter des étiquettes en ardoise. Au final, nous utilisons du bambou que nous avons en quantité dans le jardin. Bizarrement, je n’y ai pas pensé tout de suite. C’est lors d’une visite d’un jardin que j’ai vu un exemple fort inspirant.
Une étiquette botanique est une véritable carte d’identité d’une plante. Traditionnellement, on y inscrit :
1 – Nom de famille botanique (se terminant en –acées ou –aceae).
2 – Nom vernaculaire = nom commun ou usuel, dans la langue locale.
3 – Nom scientifique (en latin et normalement en italique) = nom du genre + ‘nom de l’espèce’.
C’est la partie la plus importante, car c’est le nom universel compréhensible par tous les jardiniers du monde entier et qui comporte le nom précis de l’espèce très souvent révélateur d’un trait de caractère particulier (couleur, forme, nom de la personne qui la découverte…)
4 – L’origine géographique de la plante.
5 – L’année de plantation.
Option – La zone du parc dans laquelle elle est plantée (repérage pour les grands parcs et jardins qui possèdent un plan cartographié découpé en zones et sous zones).
Cela dit, rien n’est obligatoire, vous pouvez y inscrire ce que vous souhaitez et surtout adapter selon votre jardin ou vos souhaits. Personnellement, à la place du nom de famille botanique, parfois j’aime mettre une note de rappel d’obtention. Par exemple : Bouture, tante Berthe. Sinon pour les plantes à fleurs , j’aime y inscrire la période de floraison et dans le verger le mois de fructification.
L’idée est de répartir toutes les informations que vous souhaitez faire apparaître en utilisant bien sûr le centre mais aussi les 4 coins de l’étiquette. Je vous conseille vivement de faire quelques essais de brouillon sur papier et une fois la disposition idéale trouvée, de vous y tenir comme modèle pour toutes vos étiquettes. Cela en facilitera la lecture et créera un belle harmonie digne d’un véritable jardin botanique.
Des tests sur le support que vous aurez choisi seront aussi indispensables. Notamment, concernant la taille de la pointe des marqueurs permanents de peinture blanches, j’avais choisi plusieurs tailles. Cependant, nos vieilles ardoises étant poreuses, elles absorbent pas mal la peinture. Seuls les marqueurs à pointe fine me sont finalement utiles.
Cette activité va m’occuper plusieurs hivers durant, car depuis que nous sommes arrivés au Jardin des Lanternes, j’ai conservé les étiquettes de toutes les plantes et les arbres que nous avons planté. Déjà, nous remplissons une deuxième boite à chaussures…
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Si vous souhaitez en savoir davantage sur l’une ou l’autre de ces activités d’hiver liées au jardin, je vous invite à laisser un message en commentaire. Cela nous donnera l’occasion de prochaines idées d’articles qui à coup sûr vous intéresseront.
Céline – Le Jardin des Lanternes
Merci pour cet article, il est très complet et donne beaucoup d’idées inspirantes pour le jardin…
Merci beaucoup ! Le but est donc atteint 😉 Inspirer pour renouer nos liens avec la nature.
Bonjour Céline,
En plus d’occuper l’hiver, tout ceci est très utile pour le reste de l’année ! Moi qui rêve d’avoir un grand terrain pour planter et jardiner, ça ne fait qu’accroître mon impatience 😉
Merci pour toutes ces astuces que je vais garder dans un petit coin de ma mémoire et surtout pour la façon dont est écrit l’article… c’est enchanteur 🙂
Merci Caroline ! Je te souhaite d’accomplir ce joli rêve de terrain.
Merci pour cet article inspirant. C’est vrai qu’on pense souvent qu’il n’y a rien à faire l’hiver au jardin.
Pour ma part, je planifie mes futures cultures…
Bonjour Corinne, oui c’est vrai et la météo ne nous motive pas trop non plus.
Merci Céline ! J’ai un jardin mais je m’en occupe très mal 😕 Je vais suivre tes conseils !
Bonjour Awa, Si tu as des sujets ou des questions particulières que tu souhaites que l’on aborde, n’hésites pas 😉
Tenho um pequeno jardim. No Brasil, não temos neve nem um inverno rigoroso demais. Mas temos plantas para cada estação. Cultivo hortaliças, cactos, framboesa, amoras, lichia, uva,jabuticaba, limão rosa e acerola; ervas como salsa, cebolinha verde e manjericão. Como pode ver, tenho bastante trabalho.
Parabéns pelo seu blog. Amei
Oi Vera, Obrigado pelo seu comentário. É um prazer saber que somos lidos até o Brasil. Seu jardim está completo com frutas e legumes. O suficiente para mantê-lo ocupado durante todo o ano, de fato. Na França, o inverno é um pouco longo no jardim, procuramos ocupações.