Ah le sapin de Noël ! « … roi des forêts, que j’aime ta verdure … »
Le sapin est LE symbole fort de la période de Noël. Cependant, pendant plusieurs années pour notre décoration on se contentait de quelques bougies, d’une ou deux guirlandes et d’un sapin en joli carton type origami. Cette année, l’envie de renouer avec le sapin naturel a refait surface. Il nous semble donc intéressant de creuser le sujet ensemble et mieux comprendre :
- Quelles sont les origines de la tradition de Noël ?
- Quel sapin de Noël choisir ?
- Quelles sont les alternatives végétales pour fêter cette période de l’année avec sérénité et en accord avec notre conscience ?
Les origines du sapin de Noël
Entre 2000 et 1200 avant JC, on trouve déjà la trace d’un arbre sacré chez les Celtes. Ils avaient adopté un calendrier basé sur les cycles lunaires où chaque lunaison était représentée par un arbre sacré à leurs yeux. Pour la période du solstice d’hiver (21 décembre) : un épicéa, symbole de vie, était décoré. Par sa verticalité, il symbolise le lien qui unit la terre au ciel, célébrant le renouveau au solstice d’hiver.
Dans l’Empire romain, la fête de la divinité solaire Sol Invictus, était elle-même précédée de la semaine des Saturnales, célébrant Saturne, dieu de l’agriculture pendant laquelle il était d’usage de s’échanger des cadeaux.
En Europe du Nord, en Scandinavie et chez certains peuples germaniques, on fêtait Yule. Le jour de l’année où la nuit est la plus longue, on brûlait la plus grosse bûche. De nos jours, nous retrouvons cette tradition sur nos tables avec la fameuse bûche de Noël.
En l’an 354, l’église institua les célébrations de la naissance du Christ le 25 décembre en les associant aux fêtes de Noël, rivalisant ainsi avec les traditions païennes, encore très présentes dans les campagnes.
Dans toutes ces célébrations du retour de l’allongement des jours, l’usage d’arbres et de plantes à feuilles persistantes comme éléments de décoration est une constante : conifères, houx, lierre et gui.
La symbolique de l’arbre comme image de la vie et de la renaissance est du reste aussi répandue qu’ancienne. Mais ce n’est qu’au XIXe siècle que le sapin de Noël se généralisa dans les foyers.
De nos jours
Le sapin (avec le Père Noël) est le symbole de Noël le plus répandu. L’apothéose du commerce mondial moderne, surtout lorsqu’’il est synthétique, ‘bon marché’ et Made in China ou en culture intensive traitée à coup de pulvérisations anti tout et n’importe quoi : moucherons, araignées, oiseaux, sangliers…
Selon une récente étude, en 2021 en France 6,6 millions de sapins de Noël ont été vendus : 5,9 millions sapins naturels et 700 000 sapins artificiels (contre 1 million en 2019). Toujours selon cette étude, les sapins de Noël naturels représentent un chiffre d’affaire de près de 176 millions d’euros. Le sapin étant devenu un objet de grande consommation, des plantations destinées à fournir la demande ont été créé afin de limiter les coupes sauvages dans les bois. Il existe même une Association Française du Sapin de Noël Naturel (AFSNN)
En France, deux variétés de sapin de Noël naturels sont largement commercialisés : l’Epicéa (Picea abies ou Picea excelsa) et le Nordmann (Abies Nordmanniana). Ce dernier, originaire du Caucase, a été découvert en 1835 par le botaniste finlandais Alexander von Nordmann. Il détrône largement l’épicéa en représentant 80% des parts du marché. Même s’il est moins parfumé, le Nordmann a de nombreux qualités : il ne pique pas, ne perd pas ses aiguilles, a une belle densité de branches et résiste mieux à la chaleur de nos intérieurs ce qui lui confère une plus grande longévité.
Il existe depuis quelques années une offre de sapins bio, cultivés sans aucuns traitements phytosanitaires, engrais chimiques, pesticides, hormones de croissances. En juin 2020, née l’association Les Sapins Bio de France : « Un constat existe, près de 99% des sapins vendus en France sont cultivés avec des produits phyosanitaires de synthèse ! 20% des sapins proviennent de l’étranger ! » . L’objectif est de démocratiser la culture du sapin de Noël labelisé bio en France.
Sapin coupé ou en pot ?
Sachant qu’il faut entre 5 à 10 ans pour cultiver un sapin de Noël selon la taille désirée, au final pour l’abattre, à toute fin de décorer nos maisons environ 1 mois, la prise de conscience évolue et façonne le marché. Nous trouvons plus facilement qu’avant des sapins en pot, permettant de les acheter vivants et de les replanter dans nos jardins à la fin des fêtes.
Mais ATTENTION ! Un Nordmann ou un Epicéa sont des sapins qui montent à plus de 30 mètres à taille adulte !
A moins d’avoir un parc ou un grand jardin, ils ne sont pas adaptés aux petites et moyennes surfaces, encore moins à un petit jardin de ville. Donc si vous ne souhaitez pas avoir au final un sujet de cette taille avec les conséquences que cela impliquent (voir notre article sur les grands arbres) nous vous conseillons de laisser tomber cette option, de le conserver en pot ou de le planter momentanément juste pour 1 ou 2 ans maximum pour le réutiliser le Noël suivant.
Il est à noter également qu’un sapin en pot signifie qu’il a été cultivé en pleine terre, puis arraché pour être mis en pot. Si vous envisagez de le replanter dans votre jardin, la reprise n’est pas garantie, puisqu’une bonne partie de ses racines a été endommagée à l’arrachage.
Seuls les sapins plantés et cultivés en CONTENEUR conservent leurs racines intactes. Ils pourront être replantés en pleine terre dans les meilleures conditions.
Le marché du sapin de Noël est en pleine évolution. Il n’est plus rare de voir chez nos pépiniéristes locaux une offre de location de sapin en conteneur. Ceux-ci sont récupérer et cultiver jusqu’aux Noëls suivant. Une bonne alternative pour ceux qui n’ont aucune place ou aucune envie de conserver un sapin dans leur jardin.
Les variétés naines
Divers choix s’offrent à vous, si vous souhaitez créer l’ambiance de Noël avec un sapin vivant en conteneur. En effet, il existe de très jolies variétés de sapins nains très décoratifs ne dépassant pas les 2 mètres à l’âge adulte.
A la fin des fêtes, deux options possibles : soit le conserver en pot comme sujet isolé et mis en valeur, que vous pourrez utiliser tous les ans ; soit le replanter en pleine terre et le laisser atteindre sa taille adulte.
Voici donc une sélection de quelques uns de ces petits conifères, qui en plus d’apporter leur magie dans la maison, seront aussi un ravissement au jardin. De plus, ils participeront par leurs diversités à l’équilibre biologie de notre planète.
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Épicéa du Colorado ‘Lucky Strike’
Picea – pungens – ‘Lucky Strike’
Surprenant ! Les aiguilles sont vert foncé avec de gros cônes rouges.
Ce conifère possède naturellement une belle forme.
Il n’excèdera pas 1,20 mètre de haut à maturité.
Certes, ce n’est pas très grand, mais pour un petit salon ou autre petite pièce c’est suffisant.
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Épicéa blanc conique
Picea glauca conica
Appelé aussi épicéa glauque ou sapinette blanche.
Un beau sujet en forme de cône parfait gris-vert, très dense, avec une pousse lente. Plante d’extérieur,
pensez à l’arroser et le vaporiser régulièrement si vous souhaitez le garder à l’intérieur quelques semaines.
Hauteur maximum : 2 mètres.
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Sapin des rocheuses
Abies lasiocarpa arizonica ‘compacta’
Port pyramidal et jolie couleur bleutée. Hauteur : 3 à 4 mètres à maturité.
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Sapin de Corée ‘brise-glace’
Abies koreana ‘Kohout’s Icebreaker‘
Croissance lente. 60 cm en tous sens à l’âge de 10 ans.
2 m de hauteur et 1 m d’envergure à terme.
Il est reconnaissable avec ses petits cônes violacées présents même sur des arbres très jeunes.
Jeune, il dispose d’aiguilles recourbées avec le dessous blanc argenté. Effet « saupoudré de neige » garanti !
Pin parasol du Japon
Sciadopitys verticillata
Arbre ornemental d’exception. Ses aiguilles sont très surprenantes,
par leur disposition (comme les baleines d’un parasol). Il est agréable au toucher.
Comme il pousse très lentement, il vous garantit 10 ans de service pour Noël, dès lors qu’il reste en pot.
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Araucaria ou Pin de Norfolk
Araucaria heterophylla
Un sapin d’intérieur qui se plaira dehors seulement l’été.
Il pousse lui aussi très lentement et fera votre bonheur aussi bien à Noël paré de ses guirlandes,
que le reste de l’année grâce à son feuillage finement découpé.
Conclusion
Bien sûr, plus le sujet sera acheté grand, plus il sera cher. Cependant, jamais aussi cher que si vous achetiez un sapin coupé chaque année.
La plupart de ces variétés ne sont disponibles que chez les pépiniéristes spécialisés et ne sont pas toujours disponibles toute l’année. Il est donc conseillé de les commander ou de les réserver bien en dehors des périodes de Noël.
Que vous lisiez cet article avant, pendant ou après les fêtes de fin d’année, acheter un tel sapin sera toujours une option. En effet, vu la vitesse de leur pousse, un mois ou un an d’avance dans leur achat ne seront jamais superflus.
Nous espérons que ces quelques alternatives éveilleront chez vous un certain intérêt.
Céline & Nicolas
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WOW, superbes photos ça donne envie, et merci pour les recherches, on apprend plein de choses
Merci Hélène ! Nous sommes heureux que ça puisse t’apporter.
[…] La symbolique de l’arbre comme image de la vie et de la renaissance est aussi répandue qu’ancienne. Exemple : le sapin de Noël. […]
Je prends en note tes conseils ! 👌👌👌
Avec plaisir Cherazade 😉
Le sapin en location, voilà une idée qui me parle. Pas de gâchis.
Merci pour cet article plein d’idées.
Merci Corinne, Oui c’est une bonne alternative trop peu méconnue et répandue à notre goût. A faire connaître plus amplement donc.